GIDE ; Les faux monnayeurs




Dans ma série des relectures des œuvres qui ont marquées ma vie que j'ai commencé l’année dernière, voici ma quatrième lecture ce ce roman . La plus aboutit parce que je n'ai pas été perdu par la complexité narrative l'ayant étudié à l'avance grâce a la collection PROFIL et ayant eu l'idée de me procurer le téléfilm de Benoït Jacquot avec Melvin Poupaud dans le rôle de l'Oncle Edouard ; Un e fois assimilé l'intrigue (qui n'était pas si importante que ça pour Gide), j'ai pu apprécier les indiscutables qualités littéraires et la superbe construction du livre, qui est pour moi un chef d'oeuvre.



Bien, je crois que Gide a eu tort de penser que Proust avait un très large dessus sur lui... L'écriture est exceptionnelle, la rigueur qu'on peut lui reprocher ne fait que mettre en évidence la virtuosité de cet auteur incomparable. Les métaphores, le style en général est exceptionnel, et l'histoire est prenante car il n'y a pas vraiment de personnage principal. Gide peint ici l'amitié et l'amour au travers de relations, et c'est l'histoire de ces destins qui s'entremêlent qu'il nous raconte.
Mais plus que l'histoire, la philosophie que Gide met en avant est troublante par son modernisme, et sa position dans la France de l'époque. Note particulière pour la relation choyée entre Edouard et Olivier, une simple histoire, belle parce que pure dans l'écriture.
Un vrai grand roman, conseillé à tous les lecteurs



Les Faux-monnayeurs est un roman écrit par André Gide, publié en 1925 dansla Nouvelle Revue française (NRF). Alors que Gide a déjà écrit de nombreuses œuvres à cette époque, telles Les Caves du Vatican, il affirmera dans la dédicace à Roger Martin du Gard que c'est son « premier roman » (qualifiant ses publications antérieures de « récits » ou de « soties »).

Construit avec minutie, ce roman multiplie les personnages, points de vue narratifs et intrigues secondaires diverses autour d'une histoire centrale. Par la liberté de l'écriture et la multiplicité des angles de vue, Gide se détache de la tradition littéraire du roman linéaire. À travers le personnage d'Édouard il montre les limites de la prétention du roman à reproduire le monde réel et ouvre ainsi la voie à la recherche plus large d'une écriture créatrice.

Ce roman aujourd'hui est considéré comme l'un des plus significatifs duxxe siècle, précurseur de mouvements littéraires comme le Nouveau Roman. En1950, ce roman fut inclus dans la liste du Grand prix des Meilleurs romans du demi-siècle. Une adaptation télévisuelle de 120 minutes en a été effectuée en 2010 par Benoît Jacquot (scénario et réalisations).

Par ailleurs, Gide illustre dans cette œuvre les idées sur l'homosexualité et la pédérastie qu'il théorise dans divers essais commeCorydon.


Ce roman est difficile à résumer car les intrigues et personnages sont multiples et s'enchevêtrent les uns les autres. Toutefois, il est possible de dégager une histoire centrale autour de trois personnages, et plusieurs intrigues secondaires qui partent ou reviennent de l'histoire centrale.]

Histoire centrale                                
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L'histoire centrale est celle de trois personnages, Bernard et Olivier, deux jeunes lycéens ainsi qu'Édouard, un écrivain.

Bernard, qui est sur le point de passer son baccalauréat, tombe par hasard sur des lettres d'amour adressées à sa mère et découvre qu'il est le fruit d'un amour interdit entre cette dernière et un amant de passage. Il en conçoit un profond mépris pour l'homme qui l'a élevé sans être son géniteur et qu'il pense alors n'avoir jamais aimé. Pourtant, ce père adoptif, Albéric Profitendieu, a malgré lui une préférence pour celui-ci parmi ses autres enfants. Après avoir écrit la lettre d'adieu la plus cruelle et la plus injuste qu’on puisse imaginer, Bernard fuit la maison et se réfugie chez un de ses amis et camarade de classe, Olivier. Ce dernier est un jeune homme timide qui cherche à combler son manque d'affection auprès de ses amis proches ou de son oncle Édouard, pour qui il a un penchant réciproque mais que ni l'un ni l'autre ne parviennent à exprimer. Édouard ayant déposé sa valise à la consigne de la Gare Saint Lazare et laissé tomber à terre le ticket, Bernard le ramasse et en profite pour s’emparer de la valise. Il fait main basse sur son portefeuille et prend connaissance de son journal intime, ce qui lui permet de savoir où le retrouver, dans un petit hôtel où séjourne sa grande amie Laura. Cette jeune femme se trouve enceinte des œuvres de Vincent, frère d’Olivier, qui l'a abandonnée et la laisse dans la plus grande détresse. Nullement rancunier, Édouard s’amuse de l’aventure de la valise disparue et retrouvée et invite Bernard à un séjour en Suisse avec Laura, lui proposant également d’être son secrétaire. De ce séjour en montagnes, Bernard éprouve un bonheur ineffable, il est épris également de l’écrivain et de la femme délaissée.

Le récit enthousiaste qu’il fait à son ami Olivier rend celui-ci terriblement jaloux et par dépit, celui-ci se laisse séduire par le comte de Passavant, écrivain à la mode, riche, dandy et amateur de garçons mais également cynique et manipulateur. Il convoitait le garçon depuis un moment et profite de ses états d'âme pour se l'accaparer. L'influence du comte sur le garçon est pernicieuse : Olivier devient mauvais, brutal, détestable même aux yeux de ses meilleurs amis. Il finit par s'en rendre compte et sombre dans une dépression noire, sans savoir comment faire machine arrière. Au cours de la soirée d'un club littéraire, les Argonautes, il se saoule et se ridiculise devant tout le monde puis sombre dans une torpeur éthylique. Il est rattrapé et soigné par l'oncle Édouard, dans les bras duquel il achèvera la nuit. Au matin, il tente de se suicider, non pas par désespoir dira-t-il, mais au contraire parce qu'il a connu un tel bonheur cette nuit-là qu'il a senti n'avoir plus rien à attendre de la vie. Il finira par rester chez son oncle, grâce à la bienveillance de sa mère Pauline qui devine bien les relations liant son demi-frère à son fils et ne veut pas les détruire. Bernard, quant à lui, au cours d'une discussion avec Laura et Édouard à Saas-Fee en Suisse, comprend que le lien du sang est une fausse valeur, et qu'il doit accepter Profitendieu comme celui qui l'a élevé, et donc comme père.

Intrigues secondaires                                                          


celle du grand frère d'Olivier, Vincent, qui connaît avec une cousine éloignée (Laura, l'amie d'Édouard) une amourette adultère au fruit amer puisqu'il la rend enceinte. Lâchement, il abandonne ses responsabilités pour se perdre auprès de lady Griffith, amie du comte de Passavant mais plus cynique encore, puis finirait par assassiner cette dernière au cours d'un voyage en Afrique.
celle du petit frère d'Olivier, Georges, jeune garçon calculateur qui n'a pas froid aux yeux et vire à la délinquance, manipulé par un sous-fifre du comte de Passavant.
celle d'un ami d'Olivier, Armand, désabusé et dépressif, qui vire au nihilisme absolu dans ses attitudes et ses idées. Il finit par trouver sa voie auprès du cynisme du comte de Passavant.
les adultes du roman ont aussi leurs histoires : le père de Bernard, juge d'instruction qui suit une affaire de fausse monnaie, où Georges se trouve mêlé ; le père d'Olivier, tiraillé entre sa femme, sa famille et sa maîtresse ; La Pérouse, vieil organiste rempli d'amertume qui rêve de retrouver son petit-fils perdu mais se trouve terriblement déçu lorsqu'il le rencontre, etc.
enfin, Boris, le petit-fils de l'organiste, jeune enfant fragile rencontré dans un sanatorium en montagne par Édouard et Bernard est ramené à Paris afin de l'éloigner de la maladie de Bronja, fille de sa doctoresse, qu'il vénère, mais aussi de ses penchants à la masturbation avec ses petits amis, attitude jugée honteuse et maladive à cette époque. Perdu, désespéré, abandonné de tous, y compris d'Édouard, qui s'était pourtant juré de s'en occuper, maltraité par Georges et ses camarades, il sera la victime expiatoire, en se suicidant, d'un drame épouvantable qui clôt le roman sur une note extrêmement sombre.

Par ailleurs, le roman est construit sur une mise en abyme puisque l'oncle Édouard, écrivain, est présenté en train d'écrire un roman intitulé Les Faux-Monnayeurs, dans lequel il cherche à s'éloigner de la réalité, et qui a pour personnage principal un romancier.

Résumé : Gide - Les Faux monnayeurs (20e siècle)



Les Faux monnayeurs de Gide

Personnages principaux
Bernard Profitendieu
Caloub Profitendieu
Olivier Molinier
Dhurmer Sidi
Georges Molinier
Lucien Bercail
Albéric Profitendieu
Oscar Molinier
Pauline Molinier
Antoine
Cécile Profitendieu
Marguerite Profitendieu
Vincent Molinier
Edouard
Le comte Robert de Passavant
Laura Douviers
Lady Lilian Griffith
Gontran de Passavant
Félix Douviers
Rachel
Sarah
Strouvilhou Victor
Armand
Prosper Vedel
Azaïs
M La Pérouse
Mme La Pérouse
Boris
Bronja
Mme Sophroniska
Léon Ghéridanisol, Ghéri
Philippe Adamanti

Résumé par parties

Partie 1 : Bernard doit réviser, il lui reste 3semaines avant le bac. Il a trouvé les lettres de sa mère, il sait que M Profitendieu n’est pas son père biologique. Il met son amitié avec Olivier à l’épreuve en lui demandant de l’héberger pour une nuit. Ce dernier accepte. Ils sont avec des amis, Olivier écoute Lucien parler de ses projets d’écriture. Alfrédi a une affaire difficile sur les bras : des enfants mineurs de grande famille corrompus. Son collègue, le père d’Olivier, le conseille. M Profitendieu trouve la lettre de Bernard. Il raconte un mensonge aux enfants pour expliquer ce départ mais Charles a compris. Marguerite pleure beaucoup : elle regrette de s’être repentie car elle doit se montrer trop vertueuse ? Olivier attend Bernard, il croit que Georges dort. Il admire Bernard et s’inquiète quand même pour lui. Il parle de Vincent, son grand-frère, qui a une maitresse et de son oncle Edouard qui est écrivain. Qu’a fait Olivier qui l’a tellement écœuré ? Vincent a perdu l’argent pour le bébé de sa maitresse au jeu. Il déconne depuis qu’il a rencontré Robert de Passavant. Le père de Robert vient de décéder, personne ne semble le regretter. Robert a prêté l’argent à Vincent pour qu’il le joue et qu’il récupère ce qu’il a perdu. A quel jeu joue Robert ? Discussion entre Lilian et Robert. Elle aime Vincent et le trouve intéressant. Pourquoi Robert fait – il mine de s’intéresser à lui et pourquoi veut-il voir Olivier ? Histoire de Vincent et Laura. Edouard vient pour elle ? Bernard se réveille et quitte la chambre sans dire adieu à Olivier. Il se sent libre. Il ne s’en veut pas d’avoir lu ces lettres car il les a trouvées par hasard. Il s’endort sur un banc. Lilian prévient Vincent que s’il a des regrets ou qu’il veut être plaint, il doit la quitter et rejoindre Laura. Elle lui raconte son expérience lors du naufrage de Bourgogne qui lui a forgé son caractère. Que cache Robert ? Edouard a-t-il eu une relation avec Laura ? Sont-ils plus que des amis ? C’est un écrivain pas très reconnu : c’est pourquoi il déteste Passavant qui, lui, est connu. Il a annoncé un livre qui s’intitulera Les Faux monnayeurs. Il espère qu’Olivier l’attendra à la gare. Olivier et Edouard sont tout aussi heureux de se retrouver mais leur gêne commune gâche ce bon moment. Ils sont persuadés de s’ennuyer l’un l’autre. Bernard qui a ramassé le papier de la consigne à Edouard récupère la valise. Il ne se dit pas voleur, il veut la rendre mais pas tout … Il va lire le cahier d’Edouard. Edouard parle de sa rencontre avec Georges qui volait dans une librairie d’occasion, du fait que Pauline est sa demi-sœur. Il semble adorer Olivier mais n’arrive pas à lui parler. Pourquoi tant d’intérêt et de timidité ? On est toujours dans la lecture du journal par Bernard. Bernard découvre un autre Olivier à travers les pages du journal d’Edouard. Il parle du mariage de Laura, de ses relations avec la famille, anecdote de Sarah et Olivier sur le lit. Edouard raconte sa vite à La Pérouse qui lui a annoncé avoir un fils et même un petit-fils qu’il ne connait que très peu. Il aimerait jouer un rôle dans la vie d’Olivier mais celui-ci n’a besoin de rien ni de personne. Bernard s’est rendu chez Laura. Il s’est fait surprendre par Edouard qui a tout compris. Il veut travailler pour lui, celui-ci n’a pas refusé. Edouard aurait aimé parler de Bernard avec Olivier mais celui-ci est chez le comte de Passavant. Visite d’Olivier chez Robert. Celui-ci veut l’embaucher pour sa revue. Que cache-t-il ? Olivier semble aussi être méfiant. Vincent est dirigé par le diable sans le savoir. Il a donné l’argent à Laura qui l’a refusé. Lilian veut le soutenir mais elle veut qu’il arrête de se conduire en enfant. Elle lui dit de se méfier de Robert. Vincent parle biologie pendant tout le repas : Lilian semble sous le charme alors que Robert a l’air de s’ennuyer. Robert demande à Vincent de convaincre ses parents de laisser Olivier partir avec lui. On est de nouveau dans le journal d’Edouard. Il nous dit qu’il a commencé un nouveau cahier vu que l’autre est dans la valise. Il raconte sa visite à La Pérouse qui critique tout ce qui est nouveau. Le couple s’entend de moins en moins bien. La Pérouse confie une lettre d’Edouard.





Partie 2 : Bernard écrit à Olivier qu’il est en Suisse avec Edouard et Laura. Il lui raconte tout à propos d’elle. Il est heureux. Sa lettre va susciter jalousie et rage dans l’âme d’Olivier ce que Bernard n’a pas prévu. Edouard parle de Boris et de sa rencontre avec la doctoresse qui s’occupe de lui. Il n’est pas bien dans le monde de sa mère d’après elle. Il ne lui a pas encore dit pourquoi il s’intéressait à Boris. L’ambiance est un peu tendre entre Laura, Edouard et Bernard. Edouard parle de son livre aux autres, il ne dit « que des âneries ». Il a des idées contradictoires. Sophroniska a foi dans le mysticisme. Bronja est malade suite à ce qu’a voulu faire Boris. Bernard fait comprendre à Laura son amour mais elle va partir. Elle a tout avoué à son mari qui accepte cet enfant. Elle ne veut pas de cette dévotion. Il aimerait participer au livre d’Edouard. Edouard dit à la doctoresse que Boris n’est pas totalement guéri. Il va être installé à la pension Azaïs Vedel près de son grand-père. Il se dit mystique puis se rend compte que ce n’est pas le cas. Lettre d’Olivier en réponse à celle de Bernard : il lui annonce son projet avec Robert de Passavant. Que veut-il vraiment faire ? Il veut travailler dans la pension ou pour Edouard ? Edouard est content de l’issue de l’histoire avec Laura. Pourquoi Bernard veut-il tuer Passavant ? Bernard n’est pas sûr que placer Boris à la pension soit une bonne nouvelle. Edouard regrette-t ‘il d’avoir emmené Bernard plutôt qu’Olivier ?
Partie 3 : Rencontre de La Pérouse avec Boris. Edouard mange avec oscar Molinier. Celui-ci blâme Bernard parce qu’il est un enfant naturel. Il parle de « salon de thé », affaire dans laquelle tremperait Bernard… Molinier avoue avoir trompé Pauline. Mot de Rachel. Il voit Rachel, celle-ci a besoin d’argent pour que la pension reste à flot. Elle est trop généreuse avec tout le monde. Edouard parle au grand-père Azaïs qui lui demande de convaincre La Pérouse de vivre avec lui. Laura a tout dit à sa famille, il n’y a qu’Armand qui voit clair dans cette histoire. Visite difficile à La Pérouse. Celui-ci est comme mort mais la présence d’Edouard semble lui redonner vie. Il a voulu se suicider en se tirant une balle dans la tête mais il n’a pas eu le courage. Il va aller vivre à la pension Azaïs Vedel. Rentrée des classes. Présentation de la plupart des élèves. La « poule » de Georges Molinier a été arrêtée. Bernard donne son avis sur les élèves. Il est triste, pourquoi ? Olivier retrouve Bernard à la sortir de son écrit. Ils sont changés. Leur amitié n’est plus aussi forte. Olivier sent qu’il perd Bernard à cause de Passavant. Georges a écoulé une pièce de fausse monnaie. Léon et son cousin Strouvilhou veulent piéger les enfants de riches en leur faisant écouler de la fausse monnaie contre des secrets de famille : ils sont ainsi protégés. Georges sait que son père trompe sa mère : c’est lui qui a les lettres. Edouard parle avec Pauline. Elle est plus intelligente qu’il ne le croit. Elle sait pour son mari et ne dit rien. Elle craint que Georges ne tourne mal. Elle n’a pas su élever correctement ses enfants. Olivier va voir Armand, il veut quelque chose pour sa revue. Celui-ci n’a rien. Il fait un long discours sur l’insuffisance et la difficulté d’être toujours à la limite. Olivier l’invite aussi au banquet mais il refuse. Soirée du banquet. Olivier commence à comprendre la mauvaise influence de Passavant. La soirée se passe mal : Olivier a agi comme un fou. Bernard et Sarah se sont embrassés. Georges a la confiance d’Olivier : en est-il digne ? Bernard a passé la nuit avec Sarah. Armand les a couverts. Olivier a tenté de se suicider et Edouard l’a sauvé. Bernard a peur pour sa réputation, à cause du duel. Olivier se repose. Georges est à nouveau dans la confidence. Olivier va mieux. Laura prévient Edouard que Félix veut savoir qui l’a mise enceinte afin de le provoquer en duel. Olivier ne veut pas qu’on parle de son suicide. Sa mère vient le voir et elle le laisse à Edouard. Elle pense qu’Olivier ne l’aime pas. Passavant est embêté par la défection d’Olivier mais ne le montre pas. Edouard récupère ses affaires chez Passavant. Celui-ci envisage de donner le poste de directeur à Strouvilhou qui a des idées très particulières. Edouard a écrit 30 pages de son roman qu’Olivier a légèrement critiquées. Visite du père de Bernard, il prévient Edouard qu’il faut parler à Georges, puis il parle de Bernard qu’il aime vraiment et a protégé de loin. Il veut vraiment résoudre cette affaire de fausse monnaie dont Edouard lui a dit avoir vu un « exemplaire ». Bernard a eu ses oraux. Il n’a personne avec qui partager sa joie. Il rencontre un ange qui le guide puis avec lequel il se bat. Qu’est-ce que cela signifie ? Boris est triste car Bronja est très malade. Rachel veut parler à Bernard, au ton de sa voix, il se met à détester Sarah. Bernard a quitté la pension après les reproches de Rachel. Il vient chercher des conseils auprès d’Edouard qui lui dit de les chercher en lui. Sarah, en colère contre Rachel, repart pour l’Angleterre. Edouard revoit La Pérouse, celui-ci n’est pas plus heureux à la pension. Il regrette de ne pas être plus proche de Boris. Edouard fait appeler Georges et après lui avoir fait lire un chapitre de son roman, le prévient pour la fausse monnaie. Les jeunes s’en débarrassent et Léon prévient également Strouvilhou. Armand rend visite à Olivier. Il est le nouveau secrétaire de Passavant. Il parle de la nouvelle revue. On apprend des nouvelles de Vincent, sans qu’il ne soit cité, qui a tué Lilian. Olivier est triste que son ami soit si différent. Boris est très affecté par la mort de Bronja. Il n’a plus personne vers qui se tourner. Il rentre dans un club que Ghéri a formé avec Georges et Philippe dans le but de l’humilier. Ils veulent le faire « jouer » avec le pistolet Ghéri sait qu’il est chargé. Suicide du petit Boris. Cet événement a ouvert les yeux de Georges sur Ghéri. La pension a fermé. La Pérouse, qui a assisté à la mort de son petit-fils, semble fou. Bernard est rentré chez lui.[modifier | modifier le code]

La construction du roman est très complexe et loin de la narration linéaire classique. Les différentes histoires s'enchevêtrent les unes aux autres, les points de vue sont multiples et variables, le narrateur lui-même change régulièrement. Les genres narratifs sont, par ailleurs, multiples : journal intime, lettre, ... Il arrive même que l'auteur s'adresse directement au lecteur. La narration est ainsi fondée sur une ambiguïté constante.

À travers cette œuvre, l'auteur montre les limites du roman traditionnel et son échec dans sa prétention à décrire la complexité du monde réel. Il souhaite libérer ainsi la littérature de son carcan narratif pour faire du roman une œuvre d'art créatrice à part entière, plutôt que le simple réceptacle d'une histoire racontée.

Les personnages                                                                          


Bernard Profitendieu est l'un des trois personnages principaux de l'histoire. Adolescent difficile et impulsif, il prétend au début du roman ne pas aimer son père et ne supporte pas l'éducation qu'il lui a donnée. Lorsqu'il découvre les lettres de sa mère et apprend que ce n'est pas son vrai père, il se sert de cela comme motif pour quitter la maison. Il rompt toute attache avec sa famille et s'enfuit pour vivre sa vie. Il est le meilleur ami d'Olivier et devient le secrétaire d'Édouard pour un temps. Garçon fier et généreux, il cherche à aider ceux qui ont des problèmes même s'il n'est pas toujours très adroit.
Olivier Molinier est le personnage central de l'histoire, même s'il n'en est pas le principal, tout le roman ou presque gravite autour de lui, ainsi que les personnages qui lui sont liés soit par le sang, soit par une histoire le concernant. Garçon timide et sensible, en manque d'affection, il recherche cette dernière chez ses amis. Admiratif et amoureux de son oncle Édouard, il désespère de pouvoir le lui exprimer, et s'en veut de sa maladresse quand il est en sa présence. Lorsqu'il voit Bernard et Édouard ensemble sans lui, il se sent trahi et jaloux - de dépit, il se laissera séduire par le cynique comte de Passavant.
L'oncle Édouard est le troisième personnage principal de l'histoire. Il entretient un journal personnel dans lequel il relate les différents évènements de sa vie et dans lequel il note l'avancée de son projet littéraire les Faux-monnayeurs. C'est en cela qu'il permet à Gide de montrer la difficulté pour un roman d'échapper au réel, et même son impossibilité. Édouard n'arrivera pas à rédiger son roman comme il le voulait. C'est aussi ce personnage qui entraînera Bernard à l'aventure, amènera Boris, le petit-fils de Monsieur de La Pérouse, à son grand-père.

Une construction complexe                                    
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Relations qu'entretiennent les personnages au début (chronologique) du roman.



Nota Bene : Strouvilhou et Léon Ghéridanisol sont en réalité cousins comme l'affirme le narrateur omniscient (Partie III, chap. IV p. 248 de l'édition Folio). C'est Passavant qui imagine qu'ils sont oncle et neveu (partie III, chap. XI p. 320 de l'édition Folio)

Une très bonne critique trouvé dans babelio:

Visiblement, ce roman d'André Gide - son "seul vrai" roman d'après ses dires - ne suscite pas l'engouement de ses lecteurs... Et pourtant...
C'est pour moi le meilleur de Gide, qui est un très grand écrivain que j'apprécie particulièrement. Roman-feuilleton d'une construction entrecroisée magistrale et d'une élégance rare, cet ouvrage paraît gênant pour de nombreux lecteurs, parce que les thèmes qui y sont abordés sont particulièrement subversifs. La question de l'homosexualité est épineuse, Gide s'y complaît, et les lecteurs contemporains s'y confrontent sans plaisir. Bon : Gide est homosexuel, et alors ?
Le style est excellent : Gide, un peu comme Proust, est un "nouveau précieux", de ces auteurs de la toute toute fin du XIXème siècle littéraire, qui ont cette plume suave et élégante, ayant le souci des belles tournures et affectionnant les mots rares.
Son roman se lit en quelques heures de grand plaisir : et pas besoin de sortir de normale Sup. pour le comprendre et l'apprécier, ni d'avoir une quelconque majorité "littéraire" !


Il faut, pour comprendre Les faux-monnayeurs, regarder au delà de l'explicite. C'est dans le titre que tout est expliqué, depuis les machinations du pauvre Profitendieu jusqu'au jeu de miroirs que l'auteur a élégamment appelé "Mise en AbYme" : c'est un roman factice, d'une élégance quelque peu surannée, et énormément velléitaire. Ce roman réussit l'extraordinaire pari de remplir son vide par le vide : peut-être que le personnage d'Edouard est un auteur (d)écrivant des Faux-Monnayeurs. Sont évoqués ainsi, très subversivement, mais avec élégance, les thèmes du double, du miroir et du mensonge. L'art du roman, écrit Aragon, est qu'il sait mentir. N'est-ce pas là le principe de tout art ?

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