Thiérry Jonquet : Les orpailleurs




Un corps massacré est découvert dans un immeuble délabré. Non identifiable. On peut juste constater que c'est une jeune fille. Détail macabre, la main droite a été coupée. Le travail est propre, le tueur s'y connaissait. L'équipe de l'inspecteur divisionnaire Rovère est chargée de l'enquête. Une semaine plus tard, un deuxième cadavre est retrouvé. C'est aussi une femme et le rituel de l'assassinat est le même. Dès lors, l'idée d'un meurtrier poursuivant une vengeance prend forme et commence la course contre la montre pour éviter d'autres morts. Les meurtrissures du corps et de l'âme ne disparaissent jamais complètement; Thierry Jonquet le prouve avec ce livre qui prend ses racines dans les pans obscurs de l'Histoire. D'une impeccable construction, cet excellent roman présente tous les mécanismes d'une enquête judiciaire vue de l'intérieur. Cet ouvrage a obtenu le trophée 813 du meilleur roman noir français 1993.

Tout d’abord, à partir d’un meurtre, il y a la présentation de toute une équipe d’enquêteurs et de membre de la justice, chacun ayant plusieurs affaires et plusieurs tâches sur les bras, certaines de ces affaires ou de ces tâches passant de personne à personne quand il y a des indisponibilités ; Ensuite, chacun de ces personnages à sa propre vie, ses propres problèmes, amours et amitiés et vie privée qui sont exposés régulièrement tout au long du roman.
Si ce n’était que ça : L’affaire principale aussi fait apparaître progressivement différents personnages et différents comportements délictueux qui finalement mettent un peu l’équipe de fins limiers sur de fausses pistes en servant de « leurres ». Bref tout ça montre que Thierry Jonquet était capable de mettre en scène de vrais êtres humains plongés dans la vraie vie. Chapeau !
Dès le milieu du roman, il y a par-ci par là des interventions de l’assassin qui décrit un peu ses états d’âmes et certains de ses actes mais, on ne sait pas qui il est bien que l’on comprenne qu’il fait partie des personnages intervenant dans l’histoire. En fait j’avais deviné à certains détails qui il était mais, ses motivations étaient quasi impossibles à deviner. De même, le pourquoi du titre du roman reste longtemps mystérieux. Il faut attendre la fin du roman pour comprendre tous ces éléments.
Et tout cela est écrit dans un style si fluide, si naturel que cela démontre une grande maîtrise romanesque.

Bien sûr, les personnages ont donné naissance à la série Boulevard du palais, mais ils n'ont pas dans la série la complexité que Thierry Jonquetleur a donné initialement, dans ce tome

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